Une technique qui boulverse... sans débat !

5 G, de tous les dangers ?

, par JN

La 5 G n’est pas que l"amélioration"(?) de la connectivité de notre téléphone mobile.
Outre la santé en balance, l’environnement une nouvelle fois sacrifié sur l’autel du profit, c’est à un changement de société que la technique nous entraîne.

Attac18 adresse cet article aux comités locaux d’Attac.

5G, un « progrès » ?

Une publicité animée qui, à mon approche, s’affiche sur un téléviseur de la gamme que j’envisage d’acheter. Formidable, non ? Vive la 5 G ! Impacts sanitaires, environnementaux, sociétaux, cette technologie n’est pas sans conséquence. Attac18 s’associe au collectif « attention 5G » du Cher.

La 5G c’est un gisement émergent d’applications multiples grâce à un débit 50 fois plus important et un téléchargement 10 fois plus rapide : maison connectée, intervention chirurgicale à distance, véhicule autonome, télésurveillance, et autres innovations facilitées par la connexion en réseau ! Mais, à l’instar du panneau de publicité animé qui repère le passant au téléphone branché, l’intérêt de la 5G est essentiellement celui des entreprises commerciales où industrielles. Or, ses effets peuvent nous inquiéter sur bien des aspects.

Les réseaux actuels de la 3G ou 4 G reposent sur des antennes relais d’une portée de 300m en zone urbaine. Elles émettent des ondes de fréquences 700 Mhz ou 2600 pour la 4G. La 5G se déploie actuellement sur les antennes relais existantes. Les performances n’ont actuellement rien à voir avec les celles annoncées, malgré la hausse des tarifs. Après 2023, autour d’un relais, des mini-antennes seront installées tous les 100 mètres. Parallèlement, des dizaines de milliers de satellites envahiront notre ciel déjà surchargé1. Des faisceaux focalisés nous traverseront 24/24h. Les fréquences concédées de 3,5 Ghz à 26 Ghz exigeront des puissances 10 fois supérieurs sur les téléphones. Par ailleurs, elles correspondent à celles déjà affectées à d’autres utilisateurs : santé, météo, astronomie… 

Sur le plan sanitaire, les ondes de téléphonie mobile sont dites « pulsées ». Selon certains scientifiques cela entraîne une agression de la cellule (végétale, animale). Ce risque biologique est volontairement ignoré, seul l’impact thermique n’est pas nié. Or, l’effet « micro-onde » sera décuplé au niveau du téléphone. L’OMS conclut en 2014 au risque de cancer possible -particulièrement du cerveau-. Pour la France, l’ANSES informe que les études manquent pour conclure sur la dangerosité des fréquences 3,5 et 26 Ghz … Or, la Fondation Santé et Radiofréquence2, majoritairement dirigée par les opérateurs, n’hésite pas à couper les crédits au labos qui démontrent le risque biologique3. La course au « progrès » (version Macron) ne s’embarrasse pas du principe de précaution, ni du nombre de personnes électro-hypersensibles (EHS) en croissance inquiétante.

La 5G sera-t’elle plus économe en énergie ? Peut-être, à entendre les opérateurs, mais les innovations technologiques induites vont générer une explosion énergétique : + 5 % à 30 % par an selon Huawei4. L’impact environnemental sera désastreux au niveau du matériel : nouveaux portables et pollutions induites, modification des stations relais, mis en place des antennes, des satellites, l’obsolescence des portables et des matériels mis au rebus.

Sur le plan sociétal, l’usage des « innovations » ne sera pas sans conséquence. Certes, à court terme, la 5G va contribuer à une relance économique et à la création des emplois nécessaires, mais elle va rapidement contribuer à en supprimer par la robotisation dans tous les secteurs. Sur le plan des libertés, la sophistication des systèmes de surveillance font craindre le pire. Par ailleurs, la vulnérabilité des systèmes numériques montre, chaque jour déjà, qu’il est illusoire de s’en prémunir totalement. Quid d’une société asservie à ce seul modèle ?

Pourquoi de tels bouleversements ne sont-ils pas analysés et discutés avant que les réseaux de fréquence ne soit mis aux enchères à la va-vite, par ceux qui stigmatisent les « Amishs » au mépris de la plus élémentaire démocratie ? L’engagement d’Attac18 vise à informer et à mobiliser : lettre aux maires, articles et interviews dans la presse, ça démarre doucement. Les visio-conférences ne sont pas les meilleurs vecteurs. Mais la mobilisation se fera car, comme le dit le proverbe, : « les Amishs de mes Amishs sont mes Amishs ».

Comité local Attac18 - contact : attac18@attac.org

1) Ils sont 6 000 aujourd’hui, la 5G devrait en nécessiter entre 30 et 50 000 selon les sources. Les astronomes s’alarment contre le nuage lumineux et les fréquences utilisées.
2) FSR, 50 % de financements publics !
3) Pr Ledoigt, université blaise Pascal – Clermont-Ferrand : www.robindestoits.org/Clermont-Ferrand-2-quand-un-laboratoire-doit-mettre-la-cle-sous-la-porte-EducPros-fr-29-02-2008_a441.html
4) G. Roussilhe « controverse sur la 5G » p.21